LipandaDay : Une réforme du système éducatif congolais s’impose
Le 30 juin de chaque année, le Congo célèbre le soixantième anniversaire de son accession à l’indépendance. Six décennies après le départ du colon, le congolais ayant récupéré ce géant aux pieds d’argile n’a pas fait mieux que son oppresseur. Fruit d’un système éducatif désuet, la classe dirigeante congolaise n’a produit que misère et désolation au grand dam de la population qui peine à voir le bout du tunnel.
En Afrique, soixante ans correspond à l’âge de la sagesse. À cet âge, on est une référence lors des réflexions sur les problèmes de la communauté ainsi que lors de la recherche des solutions y afférentes. Alors qu’il était censé être une source intarissable de sagesse et d’intelligence, le système éducatif congolais, du haut de ses six décennies, n’a produit qu’obscurité et ignorance. Malgré l’existence des plusieurs écoles et universités, le pays se trouve économiquement et socialement exsangue.
Programme scolaire fantaisiste
Inspiré du système belge, le programme scolaire congolais n’a fait que véhiculer mensonge et abrutissement. « Diego Cao a découvert l’embouchure du Fleuve Congo en 1482 », « les Africains communiquaient de bouche à oreille car ils n’avaient pas d’écriture », etc. Autant des contrevérités transmises à plusieurs générations au nom d’un programme scolaire fantaisiste. Soixante printemps après l’indépendance, les congolais continuent d’utiliser des manuels scolaires conçus et jadis utilisés pour détruire culturellement et spirituellement son peuple afin d’exploiter sans difficulté les richesses du pays de Kimbangu.
S’il ne diffuse pas des mensonges pour maintenir le citoyen congolais sous le joug de la colonisation culturelle et intellectuelle, le système éducatif congolais transmet une série des connaissances inutiles. Au lieu de se focaliser sur les différents aspects de l’histoire économique, politique et culturelle de nos ancêtres, on préfère transmettre aux jeunes générations l’histoire de la révolution française ou de l’empire romain. Fait étonnant, l’histoire enseignée dans nos écoles ne mentionne la colonisation que comme si les Africains n’avaient pas existé avant l’arrivée de l’oppresseur venu d’ailleurs. Quid de la révolte des Bashi qui résistèrent à la domination étrangère ou de l’écriture conçue par nos ancêtres exposée dans un musée à Kinshasa ?
Il n’est jamais tard pour mieux faire. L’heure est venue d’engager des réformes dans notre système éducatif afin de concevoir des contenus reflétant la véritable histoire du Congo écrite par les congolais. Également, pour mettre en valeur les réalisations de nos valeureux ancêtres, il est impérieux de concevoir des films d’animation ainsi que des livres pour enfants dont les héros seront nos ancêtres africains. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons récupérer notre dignité détruite par les racistes venus nous coloniser. « Tant que les animaux n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse s’écrira toujours à la gloire du chasseur », dit-on.
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