Zamukulu Destine, une Congolaise qui se sacrifie pour assurer la survie de son ménage

Article : Zamukulu Destine, une Congolaise qui se sacrifie pour assurer la survie de son ménage
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6 juin 2019

Zamukulu Destine, une Congolaise qui se sacrifie pour assurer la survie de son ménage

Afin de subvenir aux besoins de leurs familles et ainsi faire face aux multiples dépenses qu’occasionne la vie au sein de leurs communautés respectives, certaines braves femmes de la ville de Bukavu s’adonnent à l’exécution de plusieurs tâches au sein de différents ménages de la ville. Du port des matériaux de construction au nettoyage des habits en passant par les travaux champêtres ou la vaisselle, rien n’échappe à ces vaillantes dames qui se sentent parfois obliger de faire des travaux durs dans l’unique but de répondre aux aspirations de leurs familles. Mama Neema est sans aucun doute, l’une de ces héroïnes qui se sacrifient chaque jour pour assurer la survie de leurs projenitures.

Zamukulu Wabilinda Destine, généralement connue sous le nom de Mama Neema, est une mère de 7 enfants vivant dans la ville de Bukavu. Son père ayant quitté ce monde alors qu’elle était toute petite et sa mère n’ayant pas été en mesure de financer ses études, elle n’a pas pu aller à l’école comme les autres enfants de son âge . « Ma mère avait beaucoup de problèmes financiers. Elle ne pouvait pas me payer les études » se souvient la quadragénaire avant de poursuivre : « Pendant que mes amies allaient à l’école, je me contentait d’aider ma mère à entretenir son champ». Un passé dont elle n’est pas fière et qu’elle raconte avec une grande dose d’amertume.

Une implication sans faille dans le progrès de son ménage

Portée par le souci d’assurer un avenir meilleur à ses enfants et d’aider son mari, policier de son état, à faire face aux charges du ménage, elle se lance d’abord dans le commerce des fruits avant de commencer à proposer ses services aux différents ménages qu’elle côtoie lors de ses différentes livraisons à domicile. « Je leur propose de faire la vaisselle, de nettoyer leurs habits ou d’assurer la propreté de leurs résidences en échange d’un payement convenu proportionnellement à la taille du travail à faire» dit-elle. Grâce à son revenu journalier qui varie entre 2000 et 10 000 francs congolais elle est en mesure de nourrir sa famille et de scolariser certains de ses enfants.

Ainsi, Mama Neema s’implique de manière significative grâce au soutien de son mari dans le progrès de leur ménage. « Il me soutient car si je n’apporte pas ma contribution son salaire ne suffira pas à répondre aux besoins de notre ménage» souligne notre héroïne. Sa motivation, elle la tire des Saintes écritures. « La Bible nous dit que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus. En bon parent, je doit donc chercher un moyen me permettant de subvenir aux besoins de ma famille» me confie cette fervante choriste qui a toujours bénéficié du soutien inconditionnel de son policier de mari dans toutes les initiatives qu’elle a entreprises.

Un métier avec d’énormes risques

Des problèmes, Mama Neema n’en manque pas. « Il arrive que je passe une journée entière sans travailler ou que j’aie des maux de tête après une journée de travail » me confie-t-elle. Malgré ces énormes difficultés, elle ne désarme pas car elle tient à offrir à ses enfants ces conditions de vie qu’elle n’a pas reçu de ses parents. La plus grande difficulté à laquelle elle est souvent confrontée demeure celle liée à la mauvaise fois de certains employeurs. « Il arrive qu’à la fin du travail, l’employeur disparaisse. On rentre alors sans avoir été payé » regrette-t-elle.

Quelle que soit la teneur des difficultés qu’elle rencontre, Mama Neema ne compte pas baisser les bras. Des femmes comme elle méritent d’être accompagnées par des formations leur permettant d’exercer des métiers avec moins de dangers afin de subvenir aux besoins de leurs familles sans beaucoup de difficultés. « Je demande au Gouvernement de mettre en place un cadre pouvant nous permettre d’accéder facilement à des formations dans des domaines comme la couture, la cuisine, etc afin qu’on puisse être en mesure d’exercer des métiers pouvant nous permettre d’avoir un revenu permanent et de contribuer au développement de nos communautés respectives» conclue-t-elle.

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